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Le Conseil de Développement Durable du Pays Diois tient ses permanences toutes les semaines, au local du Conseil de Développement Durable du Pays Diois à l'Ancien Évêché, Place de l' Évêché à Die . Vous pouvez trouver ses informations quotidiennes sur : http://mediascitoyens-diois.blogspot.com/





lundi 26 mars 2012

Assemblée Générale du Conseil Local de Développement du Pays Diois (4)

4ème Partie du Rapport d' activités de l' Assemblée Générale de ce samedi 24 mars

Action ciné débat autour de l'agriculture

Description :

Le CLD du Diois, Terre de Liens Rhône-Alpes et l'association Trèfle, se sont retrouvé autour de la co-construction d'un projet commun intitulé : Quelle agriculture en Pays Diois pour répondre aux défis du développement durable ?

Cycle de projections débats itinérant sur les quatre cantons du Pays Diois,

Proposé par le Conseil Local de Développement du Diois, Terre de Liens Rhône-Alpes et Trèfle.

Ces trois structures partagent le souhait de favoriser l'implication de la population locale, par une démarche ascendante, créative, source de lien social. Elles partagent également un intérêt pour la problématique agricole, un des piliers de l'identité du territoire Pays Diois, (cf. Charte de territoire du Pays Diois, 2005).

En raison du renouvellement des politiques agricoles européennes PAC, des politiques agricoles locales PSADER et des éléments identitaires propres au territoire Diois, nous pensons que le contexte est favorable à un dialogue participatif sur l’avenir de l’agriculture du territoire.

C’est pourquoi nous souhaitons proposer des rencontres citoyennes, permettant aux acteurs du territoire d’exprimer et de confronter leurs points de vue. Nous souhaitons proposer des évènements “décentralisés” afin de toucher prioritairement un public rural limité dans ses déplacements. À ces fins, nous entendons bâtir un cycle de projections débats de qualité sur l'ensemble des quatre cantons du territoire, afin de favoriser l'appropriation de connaissances par le plus grand nombre.

Nous souhaitons agir à l’échelle du territoire, en impliquant la population des différents cantons, et les différents acteurs que compose la problématique agricole : élus locaux, professionnel agricole, habitants/consommateures...)

Bilan des actions :

Quelle agriculture en Pays Diois pour répondre aux défis du développement durable ?

Cycle de projections-débats itinérant sur les 4 cantons du Pays Diois,

Proposé par le Conseil Local de Développement du Diois, Terre de Liens Rhône-Alpes et Trèfle.

Le CLD du Pays Diois, Terre de Liens Rhône-Alpes et TREFLE ont décidés au début de l'année 2011 d'engager une dynamique de réflexion participative et citoyenne autour du thème de l'agriculture sur le territoire diois. Le support choisi pour alimenter ces réflexions a été le média vidéo (films, documentaires autour de l'agriculture).

Afin d'être au plus proche de la population dioise et de faire se rencontrer agriculteurs et citoyens, ces trois associations ont choisi de rendre le projet itinérant en proposant des projections dans différentes communes (sur les cantons de Die, Luc en Diois et La Motte Chalancon)1.

Pour mener à bien ce projet, le CLD du Pays Diois a bénéficié d'une subvention régionale (appel à projet démocratie participative) et les trois structures bénéficiaient donc d'une enveloppe de 4000€

(sur les 7000€ demandés à la région) pour mettre en place ces cycles de projection-débat.

1. Les associations organisatrices.

Le CLD du Diois, institué en association depuis 2007, il participe, comme l'ensemble des CLD aux étapes du CDPRA de son territoire.

Le CDPRA auquel le CLD est rattaché est porté par la Communauté de Communes du Diois. Outre les obligations qui le lient au CDPRA, le statut associatif du CLD Pays Diois lui permet de participer à des actions de développement local au même titre que les autres acteurs associatifs du territoire. Le CLD conserve cependant un de ces objectifs fondateurs : favoriser l'accès à l'information pour tous.

Terre de Liens Rhône-Alpes, créée en 2008, l'association se propose d'appuyer les initiatives collectives d'achat de foncier et de bâti agricole. Elle favorise leur émergence et leur développement dans le respect de la charte établie au niveau national par l'association Terre de Liens. Son action s'inscrit en complément des associations présentes dans le territoire de la région Rhône-Alpes. Elle s'inscrit également dans une démarche de sensibilisation et de mobilisation citoyenne sur les thèmes de l'aménagement durable du territoire, de la transmission des activités agricoles et de la relocalisation de la filière alimentaire.

TRÈFLE, crée des espaces d'échanges et de rencontres sur des sujets de société et questionne le territoire à travers l'organisation d'événements au carrefour des pratiques culturelles, artistiques et citoyennes. crée des espaces d'échanges et de rencontres sur des sujets de société et questionne le territoire à travers l'organisation d'événements au carrefour des pratiques culturelles, artistiques et citoyennes. L'association mise sur la création sociale, c'est-à-dire la capacité du groupe à produire des idées et des actions grâce à l'ouverture d'esprit et la synergie des différences. TREFLE tient son expérience en matière de projections-débats d'une tournée menée entre 2005 et 2007, avec son film « Au tournant de la paysannerie roumaine », oit une trentaine de rencontres sur le thème de l'Europe et de l'agriculture paysanne.

2. Les films

- « Les brebis font de la résistance », de Catherine Pozzo di Borgo, 2008

Résumé film

Le Larzac d'aujourd'hui, avec ses habitants au caractère bien trempé, ses paysages magnifiques et ses brebis. Tableau subjectif d'un lieu unique, fortement marqué par les luttes des années soixantedix, une terre reconquise à l'armée où les paysans d'alors et de nouveaux venus continuent à se battre pour une agriculture saine et un monde meilleur. L'exemple d'une utopie devenue réalité.

Question posée

« Si je vous dis « installation » et « transmission »

-« Herbe », de Mathieu Levain et Olivier Porte, 2009

Résumé film

Au coeur de la Bretagne paysanne, deux visions du métier d’éleveur laitier se confrontent. Alors que des Hommes se sont engagés depuis plusieurs années dans une agriculture autonome, durable

et performante, le courant majoritaire de la profession reste inscrit dans un modèle de production industriel, fortement dépendant des groupes agricoles et agro-alimentaires.

Question posée

« Filières, alimentation, agriculture... l'autonomie ça vous dit quoi ? »

- « Les ouvriers de la terre », de Jean-Marie Barbe, 2001

Résumé film

Humberto, Christian, Guy, Carmen, vivent ou plutôt survivent au gré des durs travaux saisonniers.

Tour à tour vendangeurs, chicoteurs, cueilleurs de fruits, ils s’inventent des temps de vie et de liberté bien à eux, dans un monde agricole désemparé entre une modernité subie et un archaïsme nostalgique sans avenir.

Question posée

3. Les événements

Date Lieu Film Personne Ressource Partenaire local

26/05/11 Luc en Diois -Foyer des Anciens- Les brebis font de la résistance Robert Delage -Maire de St Dizieren-

Diois- Association Mille et une Lune

31/05/11 St Dizier-en-Diois -Salle de la Mairie- Herbe Hervé Mucke -Directeur de Terre Dioise- -

7/06/11 Barnave -Salle municipale- Les ouvriers de la terre Olivier Tourreng -Président de la commission agricole-

- 16/06/11 St Julien-en-Quint -Salle municipale- Les brebis font de la

résistance Robert Delage -Maire de St Dizier en- Diois- EPI Val de Quint

23/06/11 Die -Salle polyvalente- Les ouvriers de la terre Julie Portier –Technicienne Biovallée-

- 4. Les chiffres clés

Nombres de participants :

Lieu Nombre de personnes à la projection

Nombre de personnes au débat

Luc en Diois 25 et 17

St Dizier-en-Diois 30 et 22

Barnave 12 et 12

St Julien-en-Quint 20 et 15

Die 27 et 17

Soit plus d'1% de la population dioise touchées par ces projections (114 personnes touchées).

Typologie des participants :

Si la présence d'agriculteurs aux projections n'a pas été aussi forte qu'escomptée, il faut néanmoins considérer la période à laquelle ont été organisé ces événements. En effet, les mois de mai et juin sont cruciaux pour les agriculteurs et une erreur dans le choix de la période explique en partie l'écart dans la typologie des participants.

5. Méthodes employées

-Animation

Une méthode d'animation spécifique a été mise en place afin de permettre un débat constructif à l'issue des projections. Ainsi, à chaque projection une personne-ressource était invitée. Cette personne avait été choisie pour ses compétences dans le domaine abordé lors de la soirée. Les

personnes ressources lors de ces projections ont été :

-Robert Delage, maire de Saint-Dizier-en-Diois et bénévole Terre de Liens (questions foncières et installation)

-Hervé Mucke, directeur de la coopérative d'approvisionnement de Die Terre Dioise (question alimentation/filières)

-Olivier Tourreng, maire de Boulc et président de la commission agricole du Diois (questions des politiques européennes et territoriales)

-Julie Portier, chargée de mission agriculture à la Biovallée®, (questions des politiques européennes et territoriales).

Afin de préparer le débat, une question large était inscrite une heure avant la projection et les personnes présentes étaient invitées à venir inscrire sur un post-it ce que cela leur inspirait. La collecte de ces post-it permettait, pendant la projection, de préparer l'animation du débat.

La salle était en effet ouverte au public une heure avant le début du film. Un bar ainsi qu'une petite restauration était organisé avant chaque projection. Une exposition photo était également installée

Répartition des participants aux cycles de projections-débats

Agriculteurs 32,50%

Citoyens 67,50% dans chaque lieu de projection (photos de la Roumanie).

-Communication

Le choix a été fait de rendre les projections gratuites afin d'inciter le plus grand nombre à participer. Nous avons identifié des relais (associatifs, professionnels, presse) dans les communes, afin de transmettre l'information aux habitants des cantons. Une campagne de communication papier a aussi été faite dans les villages par des affiches2 et des flyers déposés dans des endroits stratégiques. Enfin, un travail de communication spécifique a été réalisé auprès des agriculteurs par le biais des différentes structures du monde agricole (coopératives d'approvisionnement, syndicats, MSA, coopératives de commercialisation...). Les bénévoles et les sympathisants de chaque association ont bien sûr également été conviés par les réseaux propres de chaque structure. Nous avons également crée un blog3, alimenté chaque semaine avec un compte rendu des projections-débat.

6. Synthèse des échanges par grands thèmes

Les projections-débats menées sur le territoire ont fait ressortir quatre grands thèmes de réflexion :

-L'installation et la transmission en agriculture

-L'autonomie énergétique en agriculture

-La structuration des filières sur le territoire

-Les politiques territoriales et européennes agricoles

a) Installation/transmission (rôle des élus dans la veille foncière + place société civile, ex tdl)

Le film utilisé pour aborder le débat de l'installation et de la transmission a été Les brebis font de la résistance de Catherine Pozzo di Borgo.

Les débats des différentes projections ont fait ressortir plusieurs aspects de la problématique de l'installation et de la transmission en agriculture :

Lors de la première projection du cycle, à Luc en Diois, la sociologie de l'installation et de la transmission a d'abord été abordée. Les discussions ont ait ressortir le fait qu’installation et transmission sont souvent sources de « conflit ». Une distinction se fait rapidement entre l'installation dans le cadre familial et hors cadre familial (évolution vers le second cas). La différence est alors faite entre ces deux cas de figures et l'assemblée note que les problématiques d'installation et de transmission ne sont pas les mêmes. En effet, dans le cas d'une installation dans le cadre familial, il y a également la transmission d'une histoire, d'un patrimoine, et parfois également des problèmes d'héritage, de partage. Les participants notent aussi que pour ce type d'installation l'accès au crédit bancaire est plus aisé.

Dans le cas de l'installation hors-cadre familial, de grosses problématiques d'accès au foncier sont à noter, d’une part à cause du prix du foncier (ex des terres viticoles du Diois), d’autre part car les terres partent pour d’autres usages : agrandissement, résidences secondaires. Dans certains cas, l’usage reste bloqué par des problèmes familiaux (ex. indivision).

2 Affiche disponible en annexe.

3 projections-agriculture.blogspot.com

Face à ce constat émerge alors une question : L'environnement social est-il plus favorable dans le cas d'une installation dans le cadre familial ou hors cadre familial? Dans la salle, quatre agriculteurs évoquent leur parcours. Il ressort que l'agrandissement des exploitations et la surenchère liée à l'arrivée de résidents secondaires sont deux éléments qui rendent difficile l'installation hors cadre familial. Le rôle de la SAFER est évoqué, ainsi que ses limites.

Ces projections ont également permis d'aborder l'installation et la transmission en agriculture de manière plus « philosophique » : les participants évoquent la question du régime de propriété privée de la terre, de l'approche « patrimoniale » qui est à la source des problèmes de spéculation. Une participante évoque ses doutes face au fait d’hériter d’une propriété, donc de lourdes responsabilités. Elle se pose la question d'un don à la collectivité. Alors que pour une autre personne la propriété est synonyme de stabilité, de sécurité.

Les débats autour de ces problématiques ont aussi permis d'interroger le poids de la volonté politique des élus locaux pour favoriser l'installation de nouveaux actifs agricoles.

Robert Delage, maire de St Dizier en Diois et membre actif de Terre de Liens a permis de présenter l'intérêt d'une veille active et des démarches pour faciliter l'accès au foncier hors cadre familial.

Si ces débats ont permis aux personnes présentes de réaliser l'importance des politiques sur ces questions, ils ont également permis à chacun de noter l'importance de ses choix en tant que société civile actrice d'un développement territorial. En effet, la présentation du mouvement Terre de Liens a servi d'exemple en ce domaine. Après les GFA et SCI4, Terre de Liens donne une place importante aux citoyens sur l'échiquier de l'installation : les fonds récoltés apportent une solution au financement de l’installation. L’objectif est aussi de limiter la spéculation, en sortant le foncier du marché et de la logique de propriété privée. Terre de Liens impulse une articulation économique-politique- société civile innovante.

b) Indépendance énergétique en agriculture

La projection du film Herbe, d'E.Porte et M.Levain à St Dizier-en-Diois, projection à laquelle la majorité des participants étaient agriculteurs (éleveurs ovins/caprins) a amené le débat, plus technique et professionnel de l'indépendance énérgétique en agriculture.

Bien que le film Herbe se déroule sur un territoire bien différent que le contexte montagnard du Diois, les participants trouvent cependant qu'il fait un parallèle intéressant entre deux systèmes de production opposés. Le lien avec le territoire se fait sur le thème de la dépendance envers les impératifs de production (investissements, intrants) d'autant que la salle compte une dizaine d'agriculteurs (éleveurs ovins/caprins).

Se pose rapidement la question de la définition de l'autonomie. On parle d'autonomie des approvisionnements, de commercialisation, d'alimentation (circuits-courts). La problématique, transposée au territoire, devient : "peut-on être plus autonomes, considérant les handicaps naturels (faible production fourragère, faibles rendements en grande culture, petit bassin de consommation)"? Sur ce point, Hervé Mucke explique le rôle et les orientations de la coopérative

Terres Dioises, qui se bat pour ne pas être rachetée par un grand groupe. Il évoque les positions

4 Groupement Foncier Agricole – Société Civile Immobilière de la coopérative sur quelques dossiers importants : aliments du bétail Barnier, transformation des céréales bio, semences de ferme... Émerge aussi l'idée que le modèle économique et réglementaire est conçu pour l'agriculture de plaine et non pour l'agriculture de montagne (primes PAC, normes sanitaires). Les techniciens, par exemple, ont du mal à accepter que l'installation sur des systèmes extensifs correspond à un choix de vie, avec des revenus qui peuvent être volontairement bas.

Les participants soulignent que tout est fait pour que les producteurs entrent dans un processus d'intensification de la production. L'autonomie, c'est aussi la question de la qualité de vie, du temps disponible, de ne pas dépendre de facteurs extérieurs tels que l'endettement ou le cours des denrées agricoles. La « technicité » est cependant vue comme un choix, un « challenge » que certains producteurs relèvent par goût.

-La structuration des filières dans le Diois

Cette thématique a également été abordée lors des soirées projection de St Dizier-en-Diois et de Barnave.

Les discussions abordent la question des circuits-courts et de l'organisation de filières locales. Sur ce point, une discussion sur la transformation de la production et sa vente en directe : ce modèle est-il tenable à 100% ? Hervé Mucke donne l'exemple de la production céréalière, souvent utilisée en rotation, et soumise à des droits d'écrasement : il n'est pas imaginable que chacun transforme en et vende du pain sur le marché local. La question se pose donc en terme d'organisation de filières locales. Exemple de la filière « bio-solidaire » (Nord-Nord) et de l'échec des discussions sur la question du « juste prix ». Autre élément, la question du déséquilibre entre les différents secteurs du territoire : comment aller vers une solidarité de territoire basée sur des échanges locaux (par ex, la paille du Crestois ou de la Plaine du Lac). Le mot d'ordre, sur ce point, est le « décloisonnement des filières ».

A Barnave, les écarts entre production et consommation sur le territoire ont également été mis en avant (comme lors du débat de St Dizier en Diois) illustré par les différences de production entre viticulture et élevage par rapport au maraîchage. C'est donc encore une fois la question de la structuration de l’offre sur le territoire qui a été soulevée.

-Les politiques agricoles européennes et territoriales

Les soirées projections de Barnave et Die ont été basées sur le visionnage des Ouvriers de la Terre de J.M Barbe.

Si le thème des politiques agricoles est complexe, il a néanmoins permis, notamment lors de la soirée de Barnave, de présenter concrètement le fonctionnement de celles-ci aux citoyens présents.

La présence d'O.Tourreng et d'Emilie Belmont à cette projection a en effet permis d'étayer la mise en place de politiques territoriales sur le territoire (PSADER) par des exemples concrets.

En mettant en parallèle ces deux types de politiques agricoles, la question du contrepoids des politiques locales par rapport aux politiques européennes s'est posée. O.Tourreng souligne la différence budgétaire importante entre ces deux types de politiques (400 millions d’euros pour la politique européenne contre 3 millions pour la politique territoriale ). Ces différences budgétaires posent des limites aux politiques agricoles. Julie Portier, technicienne Biovallée, a également mis en avant le fait que les politiques territoriales peuvent venir compenser les lacunes présentes dans la PAC (Politique Agricole Commune).

7. Soirée débat Regards Croisés sur la PAC ste croix

Synthèse Lydéric

Annexes

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