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lundi 9 janvier 2012

Une Communauté de Commune "énergéthique"

Les Energéthiques du Mené

Territoire 100% Énergies Renouvelables

Lettre d'information n°28

décembre 2011

Énergitorial

2012, l'année du sursaut ? 2011 s'achève dans une certaine morosité, pour le moins. Selon l'expression consacrée, bien des indicateurs semblent dans le rouge. Pourtant, au creux de l'hiver, nous voulons voir quelques (petites) hirondelles annonçant (peut-être) le printemps : Pour la première fois, le 7 décembre, la puissance éolienne a atteint 6% de la puissance consommée en France. Bon, le mois dernier, l'Espagne avait atteint 60%, mais il faut un début à tout. Ce qui est important, c'est la tendance, et il nous reste une plus grande marge de progression qu'aux Espagnols... Plus significatives sont les orientations que commencent à prendre quelques collectivités majeures : La Corse, dont le conseil régional vient, fin octobre, de se donner une feuille de route dont le terme est "100% énergies renouvelables". Et, plus près de nous, le Finistère, dont le syndicat d'énergie, autrefois d'électrification, (SDEF) vient de se transformer en en syndicat de production d'électricité renouvelable, travaillant, selon un récent article du Télégramme, "à l'autonomie énergétique du Finistère". Bravo, chacun doit trouver sa voie et la suivre avec détermination.

Pour nous y aider, exemples et publications en tous genres ne manquent pas. Nous nous efforçons ici, chaque mois, de présenter nos propres travaux et une vue de ce qui se passe ailleurs. Nous vous recommandons deux sources remarquables qui parfois alimentent nos réflexions (et nos colonnes) :

  • Le Blog d'Olivier Daniélo, natif de Belle-Île-en-mer, pays déjà d'outre-mer : www.decouplage.org, anciennement objectif terre. Il est rempli des récoltes d'une très large et pertinente veille
  • La page environnement du quotidien britannique The Guardian : www.guardian.co.uk/environment, qui donne une vision très ouverte de ce qui se passe dans le monde de l'énergie. Dans ses colonnes, le professeur Schellnhuber, conseiller de la chancelière Merkel et d'autres dirigeants, a, par exemple (http://www.guardian.co.uk/environment/2011/nov/15/nuclear-renewables-schellnhuber), expliqué aux Britanniques que la production nucléaire d'électricité est incompatible avec les productions renouvelables intermittentes, à la fois d'un point de vue technique, chacune apportant au réseau des contraintes non convergentes et d'un point de vue économique, parce que le double investissement serait bien trop lourd. C'est ce qui a convaincu les Allemands, en plus de Fukushima, de quitter au plus vite le nucléaire, et qui devrait entraîner aussi les Britanniques. Dommage qu'il n'ait pas trouvé d'écho dans les grands médias français.

Il nous reste donc à faire en 2012, mais, peu à peu, les évidences font leur chemin dans les têtes. Bon courage à tous et...

Bon plein d'énergies !

Sommaire

1.

Les énergies du Mené
2. Les grands projets du Mené
3. Le monde de l'énergie
4. Chronique de la transition heureuse
5. Et moi, ce soir, demain, l'an prochain, dans cinq ans ?

1) Les énergies du Mené

Une étape-clé dans la vie du projet

Géotexia a vendu ses premiers kWh. C'était un sujet auquel tout le monde pensait en restant bien discret pour ne pas risquer enrayer le processus. Alors que techniquement, tout était prêt depuis des mois, il restait toujours un détail de plus pour entrer dans le cadre du contrat de livraison. Heureusement, c'est aujourd'hui surmonté, et les livraisons vendues ont donc débuté en décembre. Nous souhaitons à Géotexia une fructueuse année 2012.

Il ne "reste" plus qu'à... les installer !

Le parc éolien "Landes du Mené" en voie de boucler son financement. Le projet, qui a obtenu son permis de construire fin juillet, est maintenant tout proche du bouclage financier. Trois partenaires sont associés dans la société CITEOL, porteuse du projet : la société OXYAN Énergies, La Caisse des Dépôts et le groupe des CIMES, structure de participation de la population locale. Un pool bancaire comprenant le Crédit Agricole des Côtes d'Armor, le Crédit Mutuel de Bretagne et OSEO, a donné son accord pour les prêts complétant le financement.

L'émission sur France 5, le lundi 23 janvier, rediffusion le samedi 28. En principe ; il y sera question d'énergies, notamment chez nous, dans le Mené, avec une équipe dynamique et très sympathique, une très belle image et une approche originale. Peut-être pas inoubliable, mais à ne pas manquer.

2 ) Les grands projets du Mené

Encore un peu de patience : nous bâtissons l'avenir ; c'est toujours un peu incertain...


3 ) Le monde de l'énergie

Process de fabrication de cellules chez SunTech, n°1 mondial, conçu et réalisé par leurs soins.

De nouveau et toujours le photovoltaïque. Décidément, la situation évolue encore plus vite que prévu, puisqu'on parle maintenant de parité de coût de production avant 2015, avec le prix de l'électricité achetée au réseau, quelle qu'en soit l'origine. Bien sûr, cela dépend encore largement de l'ensoleillement, et ce ne sera probablement pas vrai si vite dans nos contrées. Mais la baisse soutenue des coûts de production, poussée par l'industrie chinoise, laisse maintenant entrevoir des coûts d'installation se rapprochant de 1 Euro/Wc. Cette baisse est même, par certains cotés, inquiétante, parce qu'on a du mal à faire la part des progrès technologiques et industriels réels et du dumping, par le biais des subventions et aides diverses. Ceci vaut pour les deux compétiteurs qui aujourd'hui s'affrontent dans ce combat acharné pour les parts de marché : la Chine et les USA. Force est de constater que les Européens ont un peu décroché, et il est difficile de voir quel sera leur place dans cette aventure industrielle. Quand on parle d'Européens, c'est bien sûr des Allemands et des Espagnols qu'il s'agit : la France vient de voir fermer Photowatt, un des pionniers du domaine, qui n'était pas qu'un simple assembleur.

Revenons aux deux têtes d'affiche : les Américains avaient largement misé sur les technologies couche mince, engouffrant d'énormes investissements dans la R&D et la mise en place d'outils industriels ultra automatisés. Las : les chinois réussissent à baisser les coûts des technologies silicium au delà de l'imaginable. Conséquence : les sociétés américaines commencent à jeter l'éponge les unes après les autres, car elles ne réussissent pas à se placer face à la concurrence chinoise. Après la faillite de Solyndra, qui avait bénéficié d'un prêt de 500 MDollars garanti par l'état, c'est notamment First Solar, un des tout premiers, qui abandonne ses R&D en couches minces, et les deux pays en viennent aux mains : actions en justice devant les instances de régulation du commerce et mesures de rétorsion sur les importations.

En fait, ce ne sont pas tant les coûts de la main d'oeuvre entrant directement dans la fabrication des cellules qui font la différence, que l'écart des coûts d'investissement pour des usines de fabrication de cellules et de panneaux. Mais il semble qu'un plancher soit maintenant atteint, et tout progrès devrait désormais venir des améliorations des performances des produits : plus de rendement électrique, plus facile (moins coûteux) à installer. Et ceci va passer de nouveau par la R&D qui n'est pas le point fort des chinois. Mais restera-t-il des compétiteurs en mesure de leur tenir la dragée haute, quand on examine leur courbe de progression (doublement de capacité tous les ans) ?


Chez nous, le nucléaire, bien sûr. Nous n'allons pas, une fois de plus, tirer sur les ambulances. Un journaliste a, avec justesse, comparé notre acharnement actuel dans le nucléaire à celui que nous déployâmes jadis pour le Minitel : de belles réalisations françaises, en avance au début, mais il faut savoir passer à autre chose avant qu'il ne soit trop tard, comme c'est déjà sans doute le cas pour le photovoltaïque. Avec, en plus, cette épée de Damoclès sur nos têtes, alors que le Minitel était bien inoffensif. L'audit conduit fin novembre à la centrale de Paluel par le député Birraux, pourtant défenseur du nucléaire, accompagné de deux inspecteurs de l'ASN laisse bien à penser : "situations burlesques" sont les termes par lesquels il a qualifié son exercice d'alerte. Heureusement que les agents de la centrale ont pu et su, grâce à leur maîtrise du "système D" déjouer les insuffisances des procédures. Mais si le burlesque, en situation réelle, tournait au tragique ?


4) Chronique de la transition heureuse

Prenzlau, au bord du lac d'Ückermark

Une vieille ville en brique

La centrale géothermique

La chancelière Merkel en plein travail

Éoliennes et digesteurs

L'électrolyseur

Et les réservoirs d'hydrogène

Prenzlau : le "réservoir" à vent. Nous sommes de nouveau en Allemagne orientale, dans le nord-est du Brandebourg, tout près de la Pologne et de la Poméranie, une région autrefois liée à Sczecin, du temps où cette ville s'appelait Stettin. Prenzlau est une cité ancienne, comptant 21 000 habitants, sur le bord du lac d'Ückermark. Elle a gardé plusieurs souvenirs des Français : une forte colonie de Huguenots s'y installa en 1687, puis, en 1806, 1500 hommes de la Grande Armée y firent prisonniers une troupe de 10 000 soldats prussiens. La ville était détruite à 85% en 1945.

Comme bien des territoires allemands, elle se préoccupe de son avenir énergétique, et a été parmi les premières à exploiter la géothermie profonde pour le chauffage urbain. L'installation actuelle, entrée en service en 1994, a une puissance de 10,5 MW, pour alimenter 2000 logements et de nombreux bâtiments publics et commerciaux (la température moyenne, durant la saison de chauffage, n'est que de 3,8°C). Elle utilise la technologie des sondes géothermiques profondes, beaucoup plus fiable que la technologie précédente, par échange de matières.

Mais c'est ENERTRAG, un producteur d'énergies renouvelables, un peu plus gros que EnergiQuelle avec qui nous étions le mois dernier, qui nous donne l'occasion de ce détour oriental. Il vient en effet d'inaugurer, fin octobre, la première centrale hybride combinant l'énergie éolienne, la production d'hydrogène et l'exploitation de biogaz, dont la première pierre avait été posée en 2009 par la chancelière Merkel. En association avec Vattenfall, un des opérateurs de réseaux majeurs en Allemagne, la Deutsche Bundesbahn, chemins de fer allemands, et Total, le groupe pétrolier, cette centrale produit, à partir d'énergies renouvelables (vent et biomasse), de l'électricité, du méthane et de l'hydrogène, de manière à tirer en permanence le meilleur parti des sources disponibles, tout en ajustant la production d'électricité aux besoins du réseau. Les surplus de gaz sont vendus, notamment l'hydrogène, pour alimenter les stations service pour véhicules utilisant ce gaz comme carburant (deux stations à Berlin).

Principe de la centrale hybride

Trois éoliennes de 2 MW chacune, peuvent soit débiter sur le réseau, soit alimenter un électrolyseur, pour 500 kW maximum. L'électrolyseur a une capacité de production de 120 Nm3/h d'hydrogène, soit une quantité permettant à un véhicule de couvrir 1200 km. La centrale de cogénération a une capacité de production électrique de 700 kW, et la même puissance de production thermique disponible, utilisée notamment par le réseau de chaleur urbain. Elle peut être alimentée par un mélange gazeux biogaz/hydrogène, avec de 30 à 100% de biogaz. L'ensemble est géré de manière à optimiser les productions selon les besoins, pour atteindre les objectifs suivants :

Découplage du réseau d'alimentation en énergie électrique de l'offre instable de vent

Puissance d'alimentation planifiable

Utilisation efficace de la capacité électrique de la ligne

• Production d'hydrogène décentralisée

C'est cher, ramené à la puissance : 21 MEuros, mais c'est beaucoup plus que la somme d'un parc éolien et d'une installation de méthanisation. C'est un prototype, préfiguration du futur des installations de production d'énergies renouvelables, avec un mix d'énergies complémentaires (ici vent et biomasse), du stockage et la valorisation de tous les produits : électricité, chaleur et gaz.

5) Et moi, ce soir, demain, l'an prochain, dans cinq ans ? agir au niveau individuel

Taux de croissance de la consommation électrique vert clair > 4% vert foncé > 8%

La consommation électrique en forte baisse en fin d'année. On serait en retrait de quelque 6 000 MW, soit 8%. Des vacances plus accentuées que d'habitude ? La clémence du climat ? L'activité économique en berne ? Moins d'illuminations de Noël ? Sans doute un peu de tout ça, et peut-être, pourquoi pas, le commencement de la sagesse et l'attention plus générale à la consommation de chacun ? "L'énergie qui coûte le moins cher est celle qu'on ne consomme pas", vieux proverbe marmotte, pour clore une rude année par quelques minutes d'hibernation...

Toute référence ou précision relative aux articles ci-dessus pourra vous être

communiquée sur demande à la rédaction.

Rédaction: Marc Théry

Communauté de Communes du Mené

La Croix Jeanne Even - 22330 Collinée

02 96 31 47 11 / Fax : 02 96 31 47 27

energies@mene.fr

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