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mardi 2 août 2011

Exemplarité d' une Communauté de Communes...

Les Energéthiques du Mené

Territoire 100% Énergies Renouvelables

Lettre d'information n°23

juillet 2011

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Énergitorial

Crises ! euphorie ! incertitude... remède : le travail dans la durée, sur le terrain. Il s'établit depuis quelques mois un climat d'incertitude, sur fond de crises et d'euphories successives qui contribuent à semer le trouble dans les têtes. Depuis un an : la marée noire du golfe du Mexique a mis en évidence les risques considérables des modes d'exploitation pétrolière dits "non conventionnels", mais depuis, l'OPEP a revu ses évaluations de réserves "prouvées" en hausse de 12% (+ 100 milliards de barils, soit trois ans et demi de consommation), avec toutefois des coûts d'extraction également en forte hausse (on atteint maintenant les 40 $ par baril, sur les nouveaux gisements.) Nous avons également connu le boom des gaz de schiste, provoquant une baisse de 30% du prix du gaz sur les marchés mondiaux, mais ceci est très fortement remis en question à cause des dégâts environnementaux considérables, à tel point que l'on craint aujourd'hui l'éclatement d'une "bulle spéculative gazière" qui entraînerait à la fois l'effondrement de certaines sociétés et le renchérissement du prix du gaz. Enfin, il y a eu Fukushima, origine d' un véritable séisme dans les stratégies énergétiques, après une forte prise de conscience du risque, mais avec des options parfois discutables, comme le retour possible au charbon en Allemagne, et l'entêtement français, malgré la hausse inquiétante des coûts et l'allongement des délais (annonce récente d'un retard de 2 ans supplémentaires et d'une augmentation de 1 Md Euro pour l'EPR de Flamanville). Et, en France notamment, la valse-hésitation autour des énergies propres et renouvelables : photovoltaïque, éolien, biomasse, et séquestration du CO2 dont les projets sont abandonnés les uns après les autres.

Tout ceci passera ; les ressources fossiles s'épuiseront, dix ans plus tard, dix ans plus tôt ; à force de tirer sur tous les risques, la probabilité du "big one", le grand accident "près de chez nous", nucléaire, pétrolier ou climatique augmente, soyons en sûrs. Alors, plus que jamais, l'urgence, parce que "cela ne se fera pas du jour au lendemain", reste la prise en main de nos destinées énergétiques, maîtrise des productions et des consommations, d'abord avec nos moyens et ressources locaux qui représenteront, demain ou après-demain, l'essentiel de la capacité de nos territoires à assurer une vie durable.

Bon plein énergies !

Sommaire

1.

Les énergies du Mené
2. Les grands projets du Mené
3. Le monde de l'énergie
4. Chronique de la transition heureuse
5. Et moi, ce soir, demain, l'an prochain, dans cinq ans ?

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> 1) Les énergies du Mené

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> PACT Côtes d'Armor

> Habitat & Développement

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Un Programme d'Intérêt Général pour la rénovation thermique de l'habitat. La Communauté de Communes du Mené vient d'engager une première démarche pour aider les habitants à réduire la consommation énergétique de leurs habitations. Elle s'inscrit dans le cadre des dispositifs proposés par l'ANAH (agence nationale pour l'amélioration de l'habitat) et le PACT des Côtes d'Armor.

Ce programme va porter sur 20 logements; il comprend un diagnostic / préconisation, la mobilisation des aides accessibles et le suivi des résultats après travaux.

C'est un premier pas dans un domaine clé pour notre objectif territorial d'autosuffisance énergétique. Nous travaillons activement à d'autres approches dont nous parlerons le moment venu. Il faudra arriver à un rythme annuel de 200 logements réhabilités, pour aboutir en 2030.

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> Les projets du Mené reprennent leur cours. Après la parenthèse de nos rencontres, qui ont lourdement pesé sur la charge de travail du premier semestre, nous avons remis sur le métier tous les projets qui étaient encore dans des phases préliminaires, sachant que les projets avancés (les réseaux de chaleur de Saint Jacut et de Plessala, le parc éolien "Landes du Mené") ont bien entendu poursuivi leur développement.

> Parmi les projets vivement repris, figurent notamment :

  • les réseaux de chaleur de Collinée et de Langourla
  • la plateforme bois énergie communautaire
  • le parc éolien de Langourla / Rouillac
  • un parc photovoltaïque au sol, qui va s'inscrire dans les dispositifs nouvellement annoncés par la ministre

> et les projets du pôle d'excellence rurale, dont il est souvent question dans ces pages (implantation de taillis à courte rotation, construction de logements sans consommation de combustible de chauffage, effacement des consommations électriques).

> Nous avons donc bien du pain sur la planche, et, effectivement, la construction de l'autosuffisance énergétique ne se fait pas du jour au lendemain ni sans déploiement de beaucoup d'efforts pour mettre en place des projets et les mener à bien !

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> 2 ) Les grands projets du Mené

Une maison solaire

> Des logements chauffés sans achat de combustible . Nous entrons maintenant dans le vif de ce projet inscrit dans notre Pôle d'Excellence Rurale. Nous en avons déjà parlé et nous en reparlerons au fur et à mesure du développement du projet. Dans un premier temps, huit à dix logements vont être construits sur Collinée, Le Gouray et Langourla, avec les caractéristiques suivantes :

  • une construction maçonnée, s'inscrivant, avec des matériaux nouveaux, dans la tradition constructive de notre région. Cette tradition, d'une part, fait partie des paysages de chez nous, et, d'autre part, elle s'est établie au cours du temps en fonction des conditions environnementales et climatiques : c'est pour cela qu'il nous semble important de nous en inspirer;
  • une isolation thermique et aéraulique performante mais pas exceptionnelle : sensiblement le niveau BBC
  • L'apport de chaleur par un système de chauffage solaire à accumulation saisonnière. Il est constitué d'un capteur de grande surface placé en toiture, orienté plein sud, bien sûr et d'un gros réservoir d'eau, positionné verticalement. La chaleur produite par le capteur en toute saison, mais plus en été, est stockée dans l'eau du réservoir. Le système de pilotage va, selon les besoins, utiliser l'eau chaude à différentes températures du bas en haut, pour alimenter les radiateurs basse température. Tout ceci (capteur, réservoir) est dimensionné en fonction des données météorologiques (température, ensoleillement) du lieu d'installation.

> Ces logements seront construits groupés, pour limiter la consommation de surface, réduire les déperditions et permettre la mise en commun d'équipements, notamment le stockage d'eau chaude. Si ces dispositifs sont encore quasiment absents de France, ils se multiplient dans les pays germaniques, offrant une solution très attractive, malgré un investissement initial plus important.

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> 3 ) Le monde de l'énergie

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> Aujourd'hui... demain ?

Le véhicule électrique et le transport de demain : réactions de lecteurs. Comme nous l'avions sollicité, quelques lecteurs nous ont envoyé des commentaires sur notre article du mois dernier. Ils portent essentiellement sur les véhicules et montrent que les avis sont aujourd'hui très partagés sur l'avenir des différentes solutions à moyen et long termes. Nous restons après cela sur notre position exposée dans le numéro précédent : La transition des véhicules à moteurs à combustion interne vers les véhicules électriques se ferait très progressivement et ne sera jamais totale, compte tenu des puissances mobiles requises dans certaines utilisations. Elle devra s'accompagner d'une forte restructuration de nos démarches de transport, tenant compte des spécificités des véhicules électriques, notamment leur faible autonomie. Enfin, ils ne faut pas minimiser les risques présentés par les batteries d'accumulateurs, notamment les plus performantes (celles dont le rapport capacité / poids-volume est le plus favorable) : toutes contiennent des produits chimiques plus ou moins corrosifs, dangereux ou toxiques, qui peuvent se libérer en cas de fracture de l'enveloppe (par choc accidentel, par exemple), et les plus performantes peuvent donner lieu à des emballements thermiques explosifs, déjà largement observés sur des batteries d'appareils portables, et qui seraient appelés à se multiplier sur des dispositifs beaucoup plus importants en taille et nombre de cellules.

Nous invitons nos lecteurs à se reporter à la très intéressantes présentation de Bernard Multon, professeur-chercheur à l'ENS Cachan, antenne de Bruz (http://www.educeco.com/wp-content/uploads/2010/02/EducEco_2fev10-BMulton1.pdf), qui donne une approche originale, et à une étude de l'INERIS (Institut National de l'Environnement Industriel et des Risques) sur la maîtrise des risques spécifiques de la filière véhicules électriques (http://www.ineris.fr/centredoc/ve-analyse-apr-couv-ineris.pdf).

Il est à noter enfin que la perspective de véhicules électriques à pile à combustible reste très floue et éloignée, notamment à cause des coûts.

Madame la ministre... dans le parc de son ministère (le Figaro)

> Relance du photovoltaïque en France ? Madame Kosciusko-Morizet, ministre de l'écologie, vient de dévoiler "le nouveau dispositif visant à favoriser l'innovation et le made in France", pour les installations d'une puissance supérieure à 100 kWc. Nous nous abstiendrons de commentaires pour nous en tenir aux éléments concrets, encore bien ténus.

> Nous notons d'abord une ambiguïté sur la limite inférieure des installations considérées : les articles mentionnent à la fois une surface, 1000 m², et une puissance, 100 kWc, ce qui peut être fort différent.

> Il y a ensuite deux plages, l'une entre 1000 m² et 2500 m², qui va faire l'objet d'un appel d'offres en principe ouvert à partir du 1er août, avec un cahier des charges "simplifié", pour un total de 120 MWc : les moins disant seront retenus. Cet appel d'offres sera répété trimestriellement à six reprises, pour 30 MWc chaque fois.

> Au dessus, cela se complique :il y aura un appel d'offres répartis en six lots, pour un total de 450 MWc, avec des critères d'attribution multiples et diversifiés où le prix offert n'entre que pour 40% :

  • 50 MWc pour des toitures de plus de 2500 m²;
  • 37,5 MWc pour des centrales solaires thermodynamiques (vraisemblablement à génération de vapeur et turboalternateurs);
  • 50 MWc pour des centrales solaires à concentration ??? s'agit-il de concentration thermique, comme semblent l'indiquer les articles ?
  • 100 MWc pour des centrales "avec technique de suivi de la course du soleil", ce qu l'on appelle tracking ou tracker dans le jargon
  • des centrales avec stockage d'énergie dans les régions non interconnectées
  • 125 MWc pour de grandes centrales au sol
  • 37,5 MWc pour de petites centrales d'une puissance unitaire inférieure à 4,5 MWc

> On notera, sans vouloir y voir à mal, que :

  • comme les trois mousquetaires, les six lots sont sept, et que le montant chiffré donné ne s'élève qu'à 400 MWc; d'où nous nous autorisons à inférer que le lot n°5 est ouvert pour 50 MWc,
  • au moins deux lots ne portent pas sur du photovoltaïque (les 2ème et 3ème, pour 87,5 MWc).

> Il n'y a pas encore de dates pour cet appel d'offres, et les professionnels, échaudés par la mise en place du moratoire de décembre 2010, ont manifesté un certain scepticisme...

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> 4) Chronique de la transition heureuse

Montdidier sur sa butte

La statue de Parmentier

L'hôtel de ville en 1918

Une tradition éolienne

bien remise à l'honneur : 4 éoliennes pour 8 MW

Une chaufferie bois de 1,6 MW

Des investissements de la collectivité communale à travers la régie et son équipe de 9 personnes

> Montdidier : une pépite picarde. Nous les avons découverts à l'occasion de nos rencontres "énergies et territoires ruraux" du mois de juin, qu'ils ont honorées de leur présence. Ça commence par un truc à l'image un peu désuète, une régie municipale d'électricité, ces organismes que les gouvernements successifs de notre pays ont tout fait, depuis la guerre, pour éliminer et assujettir à l'EDF et au centralisme,

> Alors qu'il y en a eu plusieurs milliers entre les deux guerres, pour mener à bien l'électrification du territoire; il n'en reste plus que quelques dizaines, dont deux importantes, à Grenoble et à Strasbourg.. et celle de Montdidier, fondée en 1925 pour la distribution d'électricité, qui assure l'alimentation électrique des 3000 abonnés de cette petite ville de 6500 habitants. Située dans la Somme, à mi chemin d'Amiens et de Compiègne, sur une butte dominant le plateau picard, Montdidier a une longue histoire, avec des épisodes et des enfants glorieux, comme Parmentier, "l'inventeur" de la pomme de terre qui reste une des cultures de base de la région, mais marquée aussi par les nombreux conflits qui l'ont écrasée, notamment la guerre de 1870, et surtout celle de 1914 qui la laissa entièrement détruite.

> Mais les Montdidiérains en ont gardé une personnalité affirmée et bien du courage qui leur ont permis de traverser les siècles... et de conserver leur régie communale. Au début des années 2000, alors que s'amorçaient les processus d'ouverture des marchés de l'électricité, la régie (avec les élus de la commune) s'est posé la question de son avenir en tant que distributeur d'électricité (plutôt sombre) et de service public. Elle s'est lancée dans un élargissement de sa mission d'origine, pour apporter à ses ressortissants, habitants de Montdidier, une large palette de services et de produits dans le domaine de l'énergie en général, progressivement apparu comme enjeu majeur pour les temps à venir :

  • 2003 : étude de potentiel Maîtrise de l'énergie (MDE) et lancement du projet éolien

  • 2004 : dimensionnement d’un programme « théorique » et quantification du gisement et des impacts de ce programme. Décision de lancement de l’opération « Ville Pilote ».

  • 2006 : lancement d’un CEIR (conseil en énergie intercommunal rural) et d’une OPAH (opération programmée d’amélioration de l’habitat) sur le territoire de la communauté de communes. Mise en place d’un Espace Info Energie.

  • 2006 : Lancement de l’étude pour la construction d’un réseau de chaleur bois.

  • 2007 : Lancement des appels d’offres pour la construction du réseau et son exploitation.

  • 2008 : obtention du permis de construire pour 4 éoliennes ; mise en chantier du réseau de chaleur ; mise en chantier de la toiture photovoltaïque du Prieuré ; vote d’un budget municipal pour la réhabilitation thermique de toutes les écoles de la Ville ; mise en service du réseau de chaleur alimenté par une chaufferie bois coiffée d’une centrale photovoltaïque.

  • 2009 : lancement des appels d’offres pour la réhabilitation thermique des écoles et pour la construction du parc éolien, début des travaux de réhabilitation thermique de l’école du Prieuré.

  • 2010 : Mise en service du parc éolien, début des travaux de réhabilitation thermique de l’école Victor Hugo, lancement de l’étude pour la création d’une centrale de méthanisation, lancement de la réflexion autour du logement à énergie positive (Labo), définition d’une base de travail pour la création d’un éco-quartier. [d'après fiche RES-League]

L'ensemble de ce programme devrait conduire Montdidier à assurer plus de la moitié de son approvisionnement électrique et plus du tiers de ses besoins de chauffage, comme on pourra le voir en détail sur la présentation faite lors des rencontres (http://ccmene.alkante.com/upload/gedit/16/file/atelier 5/6-Montdidier.pdf). Ce qui est bien pour un territoire urbain agissant sur son seul périmètre, avec une densité de population de près de 500 habitants au km².

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> 5) Et moi, ce soir, demain, l'an prochain, dans cinq ans ? agir au niveau individuel

Un exercice utile : planifier son avenir énergétique ! Nous sommes dans une période d'évolution forte des paramètres économiques de notre consommation énergétique. En 2020, le fuel domestique coûtera 2 € TTC/l au particulier sans détaxe; le gas-oil, 2,40 € TTC/l et le kWh sera à un coût moyen de 0,19 € TTC, variant selon les heures entre 0,10 et 0,25. Qu'en sera-t-il alors de votre facture énergétique directe, chauffage, déplacements et électricité ? C'est une question à laquelle vous pouvez ainsi très facilement répondre si vous ne changez rien à votre mode de vie. Quelle dépense supplémentaire cela représente-t-il chaque année? Sans doute quelques milliers d'Euros. C'est le maximum dont vous disposez pour financer les adaptations qui vous permettront demain de garder ces dépenses dans des limites supportables : à vous de jouer ; par quoi commencer ?

Toute référence ou précision relative aux articles ci-dessus pourra vous être

communiquée sur demande à la rédaction.

Rédaction: Marc Théry

Communauté de Communes du Mené

La Croix Jeanne Even - 22330 Collinée

02 96 31 47 11 / Fax : 02 96 31 47 27

energies@mene.fr

http://energies.ccmene.fr/accueil_menerpole

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